Des innovateurs pour réduire le gaspillage alimentaire en Europe

Les chiffres du gaspillage alimentaire dans le monde et en Europe sont affolants : ce sont chaque année des milliards de tonnes qui finissent à la poubelle. Dans ce cycle de consommation malsain, chacun a un rôle à jouer.

Dans ce reportage d’Euronews (chaine d’information pan-européenne, en partie financée par l’Union Européenne) de 2020, focus sur quelques bons exemples issus de l’industrie alimentaire.

En Europe, 20% de la nourriture produite finit soit à la poubelle, soit pour nourrir le bétail. Ce gaspillage a un impact financier : près de 140 milliards d’euros chaque année.

Le reportage nous emmène direction les Pays-Bas, où plusieurs entreprises trouvent des solutions pragmatiques pour éviter le gaspillage.

Dans la première, plutôt que de les jeter ou de les donner aux animaux, on utilise les carottes qui sortent du calibrage classique (trop petites, grandes, pas assez jolies …) pour produire d’autres biens de consommation. Elles sont épluchées pour servir au secteur agro-alimentaire, réunies en sachet pour être grignotées, ou encore transformées en jus ou en poudre. L’ensemble des ingrédients est utilisé, jusqu’aux fibres. Pour éviter le gaspillage, la production est par ailleurs constamment ajustée à l’offre et la demande et le timing optimisé selon les différents marchés (industrie, frais, ingrédients …).

Du côté de la Surplus Food Factory, on réutilise les produits laissés de côté par l’industrie alimentaire pour créer des produits, comme des sauces ou des soupes avec les extrémités de tomates jetées par les fabricants d’hamburgers. Et ça fonctionne ! Le chiffre d’affaires de l’entreprise a augmenté et elle a pu embaucher davantage de salariés, pour la plupart éloignés jusqu’alors du marché de l’emploi. L’objectif affiché du directeur : servir d’exemple pour les autres producteurs européens et mondiaux, avec lesquels il souhaiterait partager son expérience.

Ces projets innovants sont au cœur du programme de recherche européen Refresh (pour l’efficience des chaînes d’approvisionnement en nourriture et en boissons). Mis en place dans cinq pays (Allemagne, Pays-Bas, Hongrie, Espagne et Chine) entre 2014 et 2019, il a permis d’identifier des méthodes (aussi bien pour les acteurs privés que publics) afin de valoriser les déchets alimentaires et créer de nouveaux produits.

Pour quel résultat ? Toine Timmermans, coordinateur du projet, explique qu’il n’y a pas de solution unique, mais que les recherches ont permis d’établir un schéma type. Celui-ci sera utile pour le partage d’expérience à aux échelles européenne et mondiale et pourra notamment aider à mettre en place des accords négociés entre les acteurs de la chaîne d’approvisionnement.

Les nouvelles technologies peuvent aussi aider à réduire le gaspillage, comme le montre l’outil innovant créé par une start-up néerlandaise. Destiné aux cuisines et restaurants, il est doté d’une caméra qui photographie les déchets. Le travail d’analyse produit des statistiques sur les déchets évitables : elles permettront au restaurant d’adapter les quantités lors de ses futurs achats et d’économiser tout en évitant le gaspillage – win-win. A la clé, ce sont presque 4000 kg de nourriture qui seraient économisées chaque année pour chaque moniteur mis en place.

Dans les grandes surfaces aux Pays-Bas, les produits qui arrivent à péremption sont régulièrement vendus sous forme de boîtes surprises pour éviter les pertes. Face au gaspillage de pain frais, un supermarché a choisi d’aller plus loin encore en le remplaçant par du pain surgelé. Une solution elle aussi gagnant-gagnant pour le propriétaire du magasin, puisqu’elle évite le gaspillage tout en assurant aux clients de trouver du pain tout au long de la journée. Il reste encore beaucoup d’efforts à fournir de la part de tous avant de parvenir à une réduction drastique des déchets alimentaires. L’Union Européenne en a d’ailleurs fait l’une de ses priorités : c’est l’un des objectifs de la stratégie ‘De la ferme à la table’, qui souhaite aussi réduire les pesticides de 50% et augmenter l’agriculture biologique de 25 d’ici 2030.

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